Béatrice Lascaris de Tende

beatrice.gif (23833 octets)                 Béatrice Lascaris est née à Tende en 1372 dans le château de ses ancêtres. Elle a été mariée au fameux Facino Cane de Montferrat qui l’avait obtenue, disait on, par la force de son père. Son époux l’aimait autant qu’il la respectait, et qu’elle que soit l’origine de ce mariage, il fut pour Béatrix une source de bonheur, car cet homme à l’armure de fer et au cœur de bronze, était, avec elle, doux, amoureux et d’une fidélité à toute épreuve.  De son côté, la noble châtelaine, remarquable par sa fermeté et son courage, n’hésitait pas à partager les fatigues et les périls de son époux. Toujours à ses côtés dans les combats, elle encourageait les soldats pendant la lutte et leur prodiguait des soins après la victoire. Aussi était-elle aimée de tous, vaincus et vainqueurs.

                     Facino Cane, un des plus fameux et des plus habiles capitaines de ce temps-là, fut tué à Pavie, le 19 mai 1412, le jour du massacre du duc Jean-Marie Visconti par les nobles de Milan. Le frère du duc, Philippe-Marie prend le duché de Milan et veut épouser Béatrice veuve de Facino Cane. La princesse donna son consentement, et le mariage fut célébré la même année de son veuvage. Outre sa fortune en argent, Béatrice de Tende apporta encore en dot tous les trésors de son premier mari, ainsi que les villes de Novare, d’Alexandrie, de Verceil, de Tortone, le comté de Biandrate, la possession du Lac Majeur, et plusieurs autres terres.

            Aussitôt qu’il se crut fortement assis sur le trône ducal de Milan, Philippe-Marie commença une vie licencieuse qui lui attira les reproches de sa femme. La discorde survint dans cette union; mais ne trouvant rien a reprendre dans la conduite de sa femme, le mari se montra, envers elle, injuste et cruel. Il impose sa maîtresse Agnès del Maino, qui sans avoir le titre jouissait de toutes les prérogatives d’épouse. Il veut se débarrasser de Béatrice qui devient gênante. Pour parvenir à son but, il a usé de toutes les violences et de tous les mauvais traitements possibles. N’osant la calomnier ouvertement lui-même, il la fit accuser de s’être « éprise d’amour pour un certain troubadour nommé Michel Orombello », un des familiers de la duchesse, qui, par ses mélodies, cherchait à soulager les malheurs de la pauvre châtelaine. Il le fit emprisonner dans le château de Binasco, avec deux demoiselles de compagnie de la duchesse, auxquelles on fit déposer, avoir vu le dit Orombello, assis sur le lit de Béatrix,jouant du luth.

            Cette accusation suffit pour établir le délit d’adultère. Les dénégations d’Orambello ne suffirent pas pour convaincre les juges; on lui fit entendre qu’on ne voulait qu’une seule victime, et qu’il obtiendrait son pardon, s’il se reconnaissait coupable. Les tourments de la torture, l’espoir d’être délivré, arrachèrent à l’infortuné jeune homme l’aveu d’un crime qu’il n’avait pas commis. Béatrix qui était dans les prisons de Milan, fut transférée, le 23 août 1418, à Binasco, son procès est instruit en toute hâte. Le 13 septembre, une sentence de mort, est rendue non seulement contre la malheureuse Béatrix, mais aussi contre le musicien Ombrello et les deux demoiselles d’honneur. Les protestations d’innocence de la duchesse, ne servirent que de prétexte à de nouvelles tortures; et Bernardin Cario raconte qu’on lui infligea 24 coups de corde. La nuit même du 18 au 14 septembre, la sentence fut exécutée dans la cour du château de Binasco, après vingt jours de prison et de continuelles tortures.

            Tous les témoins de cette époque s’accordent à dire que Béatrix était non seulement une femme de talent et très au courant des affaires d’État, mais d’une honnêteté et d’une modestie incomparable.

Vintimille-Tende

La tragédie de Béatrice a inspiré de nombreux écrivains Vincenzo Bellini né à Catane en Sicile le 1er novembre 1801 a composé pour la reine de Suède son immortel opéra «  Béatrice di Tenda ». L’Opéra a été présenté pour la première fois à La Fenice de Venise le 16 mars 1833. Après la présentation de Béatrice, Bellini vient en France, il meurt à Paris en 1876, mais repose dans sa terre de Catane

Cane

            Pour beaucoup plus de renseignements sur l’opéra de Bellini, lire ou écouter l’opéra (et les autres) sur le site internet :

http://www.spaceports.com/~bellini/beatrice1.html

 

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